Histoire d’une passion au long cours
Depuis 1957, l’histoire de Robin s’écrit chaque jour à Darois, en Bourgogne, où chacun de nos avion est intégralement fabriqué à la main.
Si la maison a parfois changé de nom, elle n’a jamais changé ses fondations.
Pierre Robin fonde la société Centre-Est Aéronautique.
Constructeur amateur se destinant à piloter sur des lignes commerciales, Pierre Robin est rattrapé en 1956 par son talent d’entrepreneur. Visionnaire, il reconnait dans l’aile en dièdre du Jodel une idée de génie et obtient de son concepteur, Jean Delemontez, le droit d’appliquer ce principe à la construction professionnelle.
Pierre Robin bénéficie de l’appui d’une demi-douzaine d’enthousiastes, assez convaincus par ses talents de constructeur amateur pour lui assurer six commandes fermes… avant même que la société ne soit créée.
L’épopée du DR démarre.
Naissance d’un classique
Après avoir tâté du ciel français et des trophées siciliens avec les premières séries de DR – 100, 220 et 300 -, 1972 est l’année de la consécration pour Robin: le coeur des pilotes s’enflamme définitivement pour le DR400.
Et c’est à ce moment, comme un symbole, que l’usine de Darois prend feu. Le 18 avril 1972, un gigantesque incendie emporte un homme, les ateliers de peinture, d’entoilage, de tôlerie et de montage, ainsi que dix-sept DR300 et treize HR100 et 200, faisant tragiquement table rase des séries précédentes…
Ce jour-là marque probablement la naissance d’un esprit de combativité qui deviendra vite la marque de fabrique de la société: moins de deux mois après ce terrible accident, les DR400 se mettent à déferler sur la France et l’Europe.
À la fin de l’année 1972, quarante-deux sont déjà immatriculés.
Changement de propriétaire
Après trente-et-un ans de hauts, de bas et d’une folle inventivité, l’entreprise est vendue par son fondateur à la famille Pellissier-Chaufour. Il incombe dès lors à Guy Pellissier, puis à son fils Casimir à partir de 2018, la responsabilité de faire vivre Robin sans Pierre. Trente-trois ans, déjà, de hauts, de bas et d’une folle passion pour perpétuer un héritage hors du commun, série en cours…
Renaissance
Après les déboires de la crise financière de 2008 et le dépôt de bilan d’Apex Aircraft, la dernière souche ADN de l’entreprise s’appelle CEAPR* et continue de fabriquer les pièces détachées pour assurer la navigabilité de la flotte des quelque trois mille avions Robin en circulation.
Puis en 2011, Daniel Triquès, un historique de la maison, quitte CEAPR sans quitter l’usine de Darois pour relancer la fabrication des DR400 sous un nom qui réconcilie les époques: Robin Aircraft. Sous un seul et même toit, CEAPR et Robin Aircraft vont travailler main dans la main à perpétuer la légende du DR400.
*Centre-Est Aéronautique Pierre Robin
La relève
C’est au salon aéronautique de Fridriechshaffen de 2014 qu’est dévoilé l’héritier tant attendu du DR400. Respectant les grandes lignes de son prédécesseur qui s’est forgé une réputation de grand classique tout au long des années 1970, 1980, 1990 et 2000, le DR401 est taillé pour enchanter les plus exigeants amoureux de la marque, avec pourtant 95% de pièces améliorées par rapport au DR de 1992. Le confort à bord et les finitions sont par ailleurs sans commune mesure avec son prédécesseur.
Un retour attendu
Après dix ans d’interruption de la fabrication de leur mythique voltigeur école, Robin Aircraft et CEAPR constatent que la cote d’amour des CAP10 en circulation ne faiblit pas et semble même augmenter, peut-être du fait même de cette interruption.
Avec ses deux places côte à côte et sa personnalité généreuse, typique des appareils en bois et toile, le CAP10 a fait ses débuts dans les années 1970, comme son cousin le DR. Et comme ce dernier également, sa conception exceptionnelle lui permet de durer indéfiniment. Ce qui lui a valu de devenir la référence des avions de formation pour plusieurs générations de pilotes professionnels d’Europe et du monde entier.
Notons que le CAP10 est désormais équipé d’un longeron doublé de lames de carbone.
L’aéronavale française commande les deux premiers exemplaires de cette nouvelle génération l’année suivante pour compléter sa flotte de CAP10 qu’elle modernise au passage en retrofit.
Touch and go
La crise économique consécutive à la crise sanitaire du covid-19 encourage le ministère de l’économie à engager un plan national de relance de l’industrie.
Les ateliers de Darois retiennent vite l’attention du ministère qui engage d’importants moyens pour soutenir le développement d’une entreprise qui n’a jamais cessé d’être française, familiale et ambitieuse.